L'Appel de l’Epoux Divin à la Réconciliation et à l’Unité

Pèlerinage international de prière en Terre Sainte
de
La Vraie vie en Dieu
du 14 au 26 mars
à l'occasion du Grand Jubilé de l'An 2000

Symposium des 19 et 20 mars 2000 à Bethléem

 

Allocution du Père F. D., de l'Eglise Catholique
prononcée en français le 20 mars 2000

Non aux
femmes-prêtres au nom de l’égalité !

 

Excellences, Révérends Pères et Pasteurs, frères et sœurs, bonjour.

Introduction

Femmes prêtres ? Cette question épineuse sépare de plus en plus les chrétiens entre eux. Tournons-nous du côté de l’enseignement de l’Eglise catholique. Dans l’Eglise catholique romaine — et je crois aussi dans l’Eglise orthodoxe — le refus d’ordonner des femmes est fondé sur des raisons bibliques : Jésus n’a ordonné aucune femme, pas même Marie. La Tradition de l’Eglise s’est depuis toujours tenue à ce qu’a fait le Christ, et, de fait, cet usage a dès l’origine eu force de loi. De plus, l’ordination des femmes irait contre la symbolique biblique de la nuptialité, du mariage : le Christ représente l’Epoux, l’Eglise est son Epouse ; or, à l’autel le prêtre représente le Christ.

Tournons-nous maintenant du côté des tenants de l’ordination des femmes. Leurs arguments — dans ce qu’ils ont de meilleur — se résument en fin de compte à lutter pour l’égalité de l’homme et de la femme. Saint Paul n’a-t-il pas dit : " il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus " (Ga 3,28) ? L’égalité de l’homme et de la femme : voilà une raison qui paraît tout aussi évidente et solide que les raisons justifiant le refus de l’ordination des femmes.

Pour beaucoup de personnes, être contre l’ordination des femmes, c’est sacrifier l’égalité des sexes ; à l’inverse, être pour l’ordination des femmes, c’est sacrifier la fidélité au choix du Christ et la fidélité à la Tradition.

Aujourd’hui j’aimerais esquisser une troisième solution, qui consiste à refuser l’ordination des femmes au nom de l’égalité des sexes. L’enjeu est de taille pour l’Unité, pour l’unité des cœurs : ceux qui sont pour l’ordination féminine parce qu’ils défendent sincèrement l’égalité, pourront continuer à défendre l’égalité tout en défendant l’exclusivité du sacerdoce ministériel masculin ; ceux qui défendent l’exclusivité du sacerdoce masculin, auront la possibilité de le faire sans avoir à se laisser tenter par des sentiments de misogynie. Voyons comment on peut refuser l’ordination des femmes en fondant ce refus sur l’égalité des sexes. Dans mon exposé je vais essentiellement faire appel au bon sens, et à l’expérience humaine de tout un chacun.

 

L’homme engendre, la femme conçoit

Commençons par nous poser une question élémentaire : qu’est-ce qu’une femme ? qu’est-ce qu’un homme ? En tant qu’être sexué, l’être humain est capable de produire un être semblable à lui-même. Pour définir ce qui fait la spécificité de l’homme et de la femme partons d’une image : la production d’un son à partir d’une timbale d’orchestre. (Ce n’est qu’une image, mais elle est parlante.) Pour obtenir un son il faut une baguette qui frappe sur la peau tendue de la timbale. Le son produit est un fruit nouveau. (J’emploie le mot fruit dans un sens imagé, pour dire que le son résulte bien de l’instrument, comme le fruit de l’arbre). Il n’est alors pas difficile de se rendre compte que la baguette est le principe masculin. En frappant sur la timbale, la baguette provoque une perturbation, un changement dans la peau de la timbale. La timbale, quant à elle, est le principe féminin. La peau de la timbale reçoit le coup de baguette et en fait un son. Ce son est le fruit, le produit, c’est l’enfant de la rencontre entre la baguette et la timbale. La caisse de résonance de la timbale permet de mener à terme le développement harmonieux du son, c’est les neuf mois de gestation de l’enfant dans le sein maternel.

Le propre de l’homme est d’apporter un changement, d’introduire une nouveauté, un commencement, en un mot l’homme est un générateur, il engendre. En revanche, le propre de la femme est de recevoir ce changement, de l’achever, de le parfaire, de le terminer, en un mot de le concevoir. Engendrer une chose c’est la commencer, concevoir une chose c’est la parfaire. L’homme engendre, la femme conçoit 1.

A partir de ce que nous dit le dictionnaire nous pouvons dire succinctement qu’engendrer c’est donner l’existence, et concevoir c’est recevoir l’existence. L’un ne va pas sans l’autre. Prenez une baguette, et tapez dans le vide, vous n’obtiendrez aucun son, il faut une timbale qui reçoive le coup. Prenez une timbale, si une baguette ne vient pas la frapper elle ne fera jamais rien entendre. Pas de génération sans conception, pas de conception sans génération. Les deux sont également nécessaires et complémentaires.

Dans un tout autre domaine, voici un exemple vécu pris un peu au hasard. Un éducateur campe avec des enfants dont il a la charge. Arrivés à la montagne, spontanément les garçons se mettent à monter les tentes de camping : planter les piquets, placer les montants, hisser les toiles, etc. Les filles, elles, regardent à distance les garçons affairés. Une fois les tentes montées, alors que les garçons ne manifestent plus d’intérêt pour la suite, les filles se mettent toutes seules au travail pour achever ce que les garçons ont commencé : elles aménagent l’intérieur des tentes, déroulent les sacs de couchage, enroulent les petits rideaux et les moustiquaires à l’entrée, accrochent des décorations improvisées, etc., bref, elles rendent convivial ce que les garçons ont rendu habitable. Dans cet exemple vécu, les garçons ont fait leur travail de démarrage, de générateurs, conforme à leur nature masculine. Les filles, ont fait leur travail d’achèvement, de finition, de perfectionnement, de conception, conformément à leur nature profonde de femme.

L’homme engendre, la femme conçoit. Cette maxime va jusque dans la formation même des cellules de reproduction, j’entends par là les ovules (ou ovocyte) et les spermatozoïdes. Une femme a tous ses ovocytes dès la naissance. Jamais au cours de sa vie elle ne va en engendrer un nouveau, tout est déjà là. Mais dès la puberté, elle mène mensuellement à terme le développement d’un ovocyte qui devient un ovule fécondable, c’est l’ovulation. La nature féminine fait là un extraordinaire travail de conception, de développement, et non de génération : il n’y pas de nouvel ovocyte. Pour l’homme c’est différent. Il naît sans aucun spermatozoïde. Ce n’est qu’à la puberté que les premiers vont apparaître. L’homme, non seulement les mène à leur pleine maturité, mais surtout il les crée de toutes pièces chaque jour. Contrairement aux ovules, ils n’existaient pas avant d’être engendrés. Ce travail accompli par la nature masculine est donc fondamentalement un travail de génération et non pas de conception. La différence entre l’homme et la femme est donc très profonde. Et nous devons en tenir compte.

Pour éviter le simplisme, précisons tout de suite qu’il y a de " l’homme " dans la femme et de " la femme " dans l’homme. Nous trouvons des femmes bien plus viriles que certains hommes, et des hommes bien plus féminins que certaines femmes. Autant saint Jean de la croix est un homme devenu d’une douceur dont bien des femmes ne peuvent se prévaloir, autant sainte Thérèse d’Avila est devenue bien plus virile que beaucoup d’hommes. Est-ce à dire que la maxime : " l’homme engendre, la femme conçoit " perdrait de sa valeur ? Non. C’est comme pour un arbre. Dans un arbre c’est la branche qui s’appuie sur le tronc, et non le tronc qui s’appuie sur la branche. Chez l’homme, la partie masculine est tronc et la " partie féminine " branche ; la " partie féminine " s’appuie sur le la partie masculine. A l’inverse, chez la femme la partie féminine est tronc et la " partie masculine " branche ; c’est la " partie masculine " qui s’appuie sur la partie féminine.

Dans le second livre des Maccabées, la mère qui exhorte ses sept fils à prendre la voie du martyre, est un exemple de virilité féminine hors du commun. " Elle exhortait chacun d'eux, dans la langue de ses pères, et, emplie de nobles sentiments, elle animait d'un mâle courage son raisonnement de femme " (2 Ma 7,21). Elle ne raisonne pas comme un homme, mais elle est virile, masculine dans sa féminité. Elle est femme, pleinement, elle ne joue pas à l’homme.

L’homme engendre, la femme conçoit. La différence entre l’homme et la femme n’est donc pas accessoire comme l’entend Simone de Beauvoir. Cette féministe dit qu’" on ne naît pas femme, on le devient ". C’est faire croire qu’on serait d’abord un être humain, puis, ensuite qu’on deviendrait homme ou femme. Non, l’être humain est homme ou femme, ou n’est pas.

 

Le prêtre consacre

Nous avons vu ce que sont un homme et une femme. Mais qu’est-ce qu’un prêtre ? Bibliquement, souvenons-nous que le prêtre n’est autre que le sacrificateur. Certaines bibles protestantes traduisent d’ailleurs — en français en tout cas — le fameux " grand prêtre " de l’épître aux Hébreux par l’expression " souverain sacrificateur ". On se souvient du sacrifice d’Abraham hier à la messe. Sacrifier rituellement une victime est un acte éminemment viril, parce qu’à la base, reconnaissons que le fait de tuer un animal correspond plus à la nature de l’homme qu’à celle de la femme.

Les ethnologues et anthropologues ont remarqué dans les tribus dites primitives que la chasse revient à l’homme et la cueillette à la femme. Dans ces tribus la femme ne tue pas les animaux. C’est la tâche de l’homme, du chasseur. Celui-ci donne la mort à l’animal avec l’aide d’une flèche, ou d’un autre objet qui pénètre dans l’animal brutalement. En sacrifiant sa victime, le chasseur fait passer l’animal de la vie à la mort. C’est là l’introduction d’un changement foncier qui correspond bien au fait d’engendrer et non de concevoir.

Les femmes, quant à elles, ne sont pas chasseresses. Il est révélateur de remarquer que dans les rarissimes tribus — d’Australie notamment — où les femmes tuent des animaux, la mort est provoquée par l’utilisation de marteaux ou d’autres objets contondants, mais sans qu’il n’y ait ni pénétration dans l’animal, ni effusion de sang.

Sacrifier une victime est donc un acte éminemment viril. Eh bien, de nos jours encore, les prêtres sont les sacrificateurs de l’unique sacrifice que Jésus offrit sur la Croix, de manière désormais non sanglante. Lorsque Jésus demande aux apôtres : " faites ceci en mémoire de moi ", il ne demande pas seulement de s’en souvenir, il confirme que ce rite est le nouveau mémorial de la pâque chrétienne, bref, le nouveau sacrifice (sacrifice réel et pas seulement symbolique). Ce sacrifice est accompli lors de la messe. Le Christ se sert alors du prêtre comme instrument pour se rendre présent dans l’hostie et le vin. Avant la consécration il n’y a que du pain et du vin, après c’est Jésus. La transsubstantiation est une question de changement foncier, c’est l’introduction d’une nouveauté radicale, " quelque chose " de nouveau est engendré. C’est une question de masculinité. On commence à comprendre pourquoi l’homme et non la femme convient par nature pour accomplir ce changement qui a lieu à la consécration. La consécration est une question de génération et non de conception, une question d’homme et non de femme.

Mais allons plus loin. Le christianisme est une religion d’incarnation. Dieu lui-même a pris la condition humaine. Il respecte cette condition humaine jusqu’au bout. Or le prêtre agit in persona Christi. On veut dire par là que c’est le Christ en personne qui agit à ce moment précis car la personne du prêtre est entièrement " donnée " de par sa consécration préalable. Il y a donc une identification de personne à personne entre le Christ et le prêtre, qui fait que dans ces moments-là, le prêtre dit " ceci est mon corps " alors que c’est le corps de Jésus, ou " je te pardonne tous tes péchés " alors que c’est vraiment Jésus qui pardonne (cette identification n’est possible que par des sentiers mystiques qui nous dépassent bien sûr, puisque le prêtre ne perd pas sa personnalité). A cause de cette identification entre le prêtre et le Christ, rien de plus normal que de voir Dieu tenir compte de la nature sexuée du prêtre en choisissant des hommes.

En choisissant uniquement des hommes comme ministres à l’Autel, les Eglises catholique et orthodoxe ne font que suivre jusqu’au bout cette volonté divine d’assumer entièrement la nature humaine. Saint Thomas d’Aquin nous dit que la grâce présuppose la nature et la parfait, gratia supponit naturam. La grâce ne va pas contre nature, elle l’assume. L’exclusivité du sacerdoce masculin en est un exemple.

Résumons ce point capital. Le sacrifice montre deux choses : premièrement qu'il s'agit d'un acte viril, là les études des ethnologues confirment ; secondement qu’il est fait in persona Christi, là on voit l'identité mystérieuse entre le prêtre et le Christ. Ce rite sacramentel justifie donc qu’il faille un homme, premièrement en tant que rite parce que c’est un sacrifice, deuxièmement en tant que sacrement parce que l’homme Jésus et l’homme prêtre ne font plus qu’un.

Les raisons de la Bible et de la Tradition de refuser l’ordination des femmes s’enracinent donc dans une raison anthropologique, c’est-à-dire dans une raison qui met en avant la nature profonde de l’être humain. L’homme engendre, la femme conçoit. C’est une question de bon sens, qui se comprend aisément pour celui qui a compris dans son cœur que le christianisme est une religion d’incarnation.

 

L’égalité des sexes

Venons-en maintenant à l’égalité des sexes. Dans notre époque moderne, le matérialisme nous pousse de plus en plus à ne considérer comme réel que ce qui est visible, mesurable, quantifiable, rentable, le reste étant relégué aux oubliettes (merci pour Dieu qui est pur esprit). Cette mentalité matérialiste est de plus en plus transposée dans l’Eglise : puisque la prière, puisque la souffrance rédemptrice, puisque l’offrande de soi ne sont pas des choses visibles, on ne les considère plus à leur juste valeur. Le premier moyen d’action du croyant, ou d’une assemblée croyante quelle qu’elle soit, est la prière, tout le reste vient ensuite. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus n’est-elle pas patronne des missions alors qu’elle est restée toute sa vie dans un couvent ? Marie ne cesse de nous rappeler la primauté de la prière, à Lourdes, à Fatima, à Medjugorje, etc. Aujourd’hui si l’Eglise est (souvent) une ruine pastorale, n’est-ce pas parce que dans trop de cœurs la prière n’est plus le tronc mais une branche, n’est-ce pas parce que dans trop de cœurs la prière et le jeûne sont devenus des options, comme les vitres électriques dans une voiture ? Il ne suffit pas de prier, encore faut-il que dans notre foi la prière soit le moyen d’action des moyens d’action.

Comment ce matérialisme se manifeste-t-il plus spécifiquement à l’égard de la femme ? Dans une administration, un employé demandait à une femme : " Quelle est votre profession ? — Mère au foyer. — Ah, sans profession ! ". Quel scandale ! Et dire que cette dépréciation du travail de la femme remonte à la nuit des temps. Le travail de la femme est souvent un travail fait dans l’ombre. Cela est lié à sa maternité aussi bien naturelle que spirituelle.

Sur le plan naturel, la femme est plus dépendante de son corps que l’homme. Notamment à cause de ses cycles, à cause des temps de gestations lors de grossesses, sans oublier qu’après le retour de l’âge il ne lui est plus possible d’avoir des enfants. Même la manière dont se présente son système génital en est une marque incarnée : il est pour ainsi dire entièrement interne, c’est-à-dire dans l’ombre. De plus, son corps — au dire de la médecine — est de soi plus fragile et délicat. Pour le croyant cela est facile à comprendre car il sait qu’Eve est tirée de la côte d’Adam, de la vie d’Adam, alors qu’Adam n’est que tiré de la glaise. L’homme a donc une origine matérielle plus rude. Les pays industrialisés ont toutes les peines du monde à niveler la différence entre les sexes sur le plan professionnel, preuve en est la nécessité des lois sur les congés maternités : pour une période, la femme est obligée de rester dans l’ombre, professionnellement parlant.

Sur le plan spirituel, l’histoire de l’Eglise nous montre que les femmes restent les grandes spécialistes du travail dans l’ombre à cause — et c’est Jo Crossant, une épouse de diacre qui le dit — de leur " sensibilité affinée au monde intérieur " 2. Par leur prière, elles exercent leur maternité à l’image de Marie (qui " conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur " Lc 2,19), à l’image de sainte Monique (qui a prié plus de trente ans pour obtenir la conversion de son fils de saint Augustin), à l’image de tant d’autres… Mais il y a encore le sens de l’offrande, de la souffrance acceptée, etc., où les femmes sont les grandes maîtresses pour les hommes. C’est là tout le travail mystique de la prière de conception propre à la féminité, par opposition à la prière de génération propre à la masculinité telle en particulier la prière de consécration. La prière prépare les cœurs de ceux qui vont être touchés par Dieu ; elle obtient les grâces. Peu importe après que ce soit Jean ou Paul qui prenne le devant de la scène, si son apostolat n’est pas porté dans la prière et l’offrande, il n’y aura ni conversion ni miracle. Disons-le carrément : c’est Jésus qui a évangélisé la Palestine, pas Marie, mais Jésus sans Marie, ce n’est pas Jésus. Nous voyons ici que la conception, qui, en tant que tronc est le propre de la femme, ne consiste pas seulement à terminer, à parfaire, ce que l’homme a engendré, mais encore à le préparer. 3

Si on se laisse prendre par le matérialisme, tout ce qui n’est pas visible et mesurable est considéré comme moindre, et le travail de la femme n’est plus considéré à sa juste valeur.

Jusqu’à l’ère moderne, nous ignorions pour ainsi dire tout du rôle de la femme dans la procréation. Jusque-là, on considérait que seul l’homme apportait sa semence, mais l’apport de la femme, son ovule, était totalement ignoré. L’égoïsme mâle a bien exploité ces idées pour déprécier la femme et se croire le seul vrai responsable de l’arrivée d’un enfant (non sans oublier de rejeter sur la femme la responsabilité de la naissance d’un enfant du sexe faible).

Mais les choses ont changé dans notre ère contemporaine. Avec le féminisme, la femme revendique légitimement le droit à l’égalité. Malheureusement le féminisme prône une femme qui joue à l’homme. Par là, elle déprécie encore davantage sa féminité. Un vrai sabordage. L’avènement de la pilule contraceptive n’arrange rien. Cette invention diabolique — dont la recherche a été financée par la secte franc-maçonnique si ce qu’on m’en a dit est exact — émousse souvent la sensibilité de la femme. Désensibilisée dans sa féminité, le nivellement entre les sexes en est accru, et l’on comprend alors bien que la femme veuille se faire l’égal de l’homme.

De nos jours, cette mentalité féministe s’infiltre de plus en plus dans les Eglises. Paul VI n’a-t-il pas dit que " par quelque fissure, la fumée de Satan est entrée dans le Temple de Dieu " 4 ? On revendique une place pour la femme, ce qui est juste. Mais, comme on oublie la partie invisible de l’Eglise — la prière — en ne lui donnant pas sa place de tronc qui lui revient, le féminisme ecclésiastique — petite sœur de la franc-maçonnerie ecclésiastique — se rabat sur la partie visible de la vie spirituelle de l’Eglise : le travail du prêtre à l’Autel. On oublie que " la prière, comme le dit sainte Jeanne de Chantal, a des forces qui triomphent de Dieu même ", et que la femme en est par nature la grande spécialiste à cause de sa maternité spirituelle.

Comment alors défendre le refus de l’ordination des femmes au nom de l’égalité des sexes ? En cessant de revendiquer une égalité uniforme, mais en défendant une égalité proportionnelle. " Dans le Seigneur, ni la femme ne va sans l'homme, ni l'homme sans la femme " (1 Co 11,11). Cela veut dire : pas de conception sans génération, homme et femme sont sur un pied d’égalité absolu. Mais cette égalité est proportionnelle : l’homme est premier quant à la masculinité (il engendre), la femme est première quant à la féminité (elle conçoit). On peut donc être contre l’ordination des femmes pour mieux défendre l’égalité des sexes, à condition toutefois de parler d’une égalité proportionnelle où chacun a sa spécialité. Cette égalité proportionnelle est singée par Satan dans la revendication d’une égalité par uniformité. Fidèle à sa technique habituelle, Satan prend quelque chose de juste (l’égalité) pour injecter son venin (l’uniformité).

Si la conception spirituelle et silencieuse de la femme est pleinement reconnue, la femme trouve pleinement sa place dans l’Eglise grâce à sa spécificité de femme. A la suite de Marie, elle devient prêtresse de Jésus 5. Elle n’a plus besoin de chercher à jouer au prêtre pour trouver une contre-identité, en essayant vainement de se forcer à mettre un soulier qui ne correspond pas à sa pointure. Il devient dès lors possible de refuser l’ordination des femmes pour leur donner, ou redonner, leur vraie place : celle de Marie.

Saint Paul nous dit qu’" il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus " (Ga 3,28). Nous sommes tous uns dans le Christ selon la grâce, mais cela ne veut pas dire que nous perdons notre nature d’homme et de femme. Ce n’est pas l’unité dans la diversité mais la diversité dans l’unité. L’unité dans la diversité c’est le faux œcuménisme maçonnique, il débouche sur le morcellement. Au contraire, la diversité dans l’unité (la diversité à l’intérieur de l’unité), c’est le vrai œcuménisme, celui de Jésus, il débouche sur la communion.

Le refus d’ordonner des femmes est fondamentalement lié à l’acte éminent du prêtre en tant que prêtre : la consécration. Les confessions chrétiennes où cet acte n’existe pas encore, ne posent donc, sur ce plan, pas d’obstacle au fait d’avoir des femmes ministres. Satan s’en sert pour nourrir dans les esprits l’amalgame entre femmes ministres et l’idée de femmes prêtres, et cela surtout chez ceux qui n’ont pas encore la conscience mystique de l’irruption de la présence réelle du Christ.

 

Conclusion

Ces quelques réflexions fort limitées demanderaient d’importantes précisions, voire des corrections. En ce temps où les métastases de l’apostasie se répandent de plus en plus, ces réflexions n’ont pour office que de stimuler une compréhension plus profonde de l’enseignement du successeur de S. Pierre, Jean-Paul II, qui nous dit que " l’égalité des baptisés, qui est une des plus grandes affirmations du christianisme, existe dans un corps différencié, dans lequel des hommes et des femmes ont un rôle qui n'est pas simplement fonctionnel mais qui est profondément enraciné dans l'anthropologie chrétienne et dans les sacrements. La distinction des rôles ne favorise nullement la supériorité des uns sur les autres " 6 .

Père F. D., prêtre de l'Eglise Catholique
(allocution prononcée en français) 

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Mise en page : 09-09-2000 21:01
Association La Vraie Vie en Dieu - Suisse
tlig-ch@tlig.org

Notes

 1. Lorsque l’homme engendre il le fait à partir de quelque chose. Aussi cette notion de génération n’a rien à voir avec celle de génération spontanée dont la valeur philosophique s’est avérée nulle depuis les découvertes de Pasteur.

 2. Jo Croissant, La femme sacerdotale ou le sacerdoce du cœur, Béatitudes, 1992, p.21.

 3. " La prière, c'est la conversation du cœur avec Dieu et elle devrait être l'état habituel de l'homme. La femme, à cause de sa vie plus retirée que la nôtre et par ses facultés affectives plus fortes que les nôtres, est portée plus que nous à cette conversation avec Dieu. En elle, elle trouve le réconfort pour ses douleurs, le soulagement pour ses fatigues, qui ne sont pas seulement celles du ménage et des enfantements, mais aussi celles de nous supporter, nous les hommes, elle trouve ce qui essuie les pleurs et ramène un sourire au cœur. Car elle sait parler avec Dieu, et le saura plus encore dans l'avenir. Les hommes seront les géants de l'enseignement, les femmes seront toujours celles qui, par leurs prières, soutiennent les géants et même le monde, car beaucoup de malheurs seront évités grâce à leurs prières et beaucoup de châtiments évités. Elle feront donc le miracle, invisible la plupart du temps et connu de Dieu seul, mais non irréel pour autant." (Maria Valtorta, L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, Centro editoriale valtortiano, t.4, 1981, p.252).

 4. Paul VI, 29 juin 1972, La Documentation Catholique, 3 décembre 1972.

 5. " Elles [ les femmes ] n'auront pas le sacerdoce des hommes, elles ne consacreront pas et n'administreront pas les dons de Dieu, ces dons que vous ne pouvez maintenant connaître. Mais elles appartiendront quand même à la classe sacerdotale en coopérant avec le prêtre au bien des âmes, de multiples façons. " (Maria Valtorta, L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, Centro editoriale valtortiano, t.4, 1981, p.252).

" L'homme n'est jamais très fort dans la souffrance. La femme, au contraire, a sur l'homme cette supériorité royale de savoir souffrir. Enseignez-la à l'homme en le soutenant dans ces heures de peur, de découragement, de larmes, de fatigues, de sang. Dans notre histoire, nous avons les exemples de femmes merveilleuses qui surent accomplir des actes audacieux et libérateurs. Nous avons Judith, Yaël. Mais croyez qu'il n'y en a pas de plus grande jusqu'à présent que la mère huit fois martyre: sept fois en ses fils et une fois pour elle, au temps des Macchabées. Puis, il y en aura une autre... Mais après qu'Elle l'aura été se multiplieront les femmes héroïnes de la douleur et dans la douleur, les femmes réconfort des martyrs et martyres elles aussi, les femmes anges des persécutés, les femmes: prêtresses silencieuses qui prêcheront Dieu par leur manière de vivre et qui sans d'autre consécration que celle que leur a donnée le Dieu-Amour seront, oh! seront consacrées et dignes de l'être. " (Maria Valtorta, L’Evangile tel qu’il m’a été révélé, Centro editoriale valtortiano, t.3, 1981, pp.71-72).

 6. Jean-Paul II, " Un féminisme erroné peut mettre en danger la foi de l’Eglise. Discours à des évêques des Etats-Unis " La Documentation Catholique, 5 et 19 septembre 1993, n° 2078, p.756.
En guise de rappel, voici ce que Jean-Paul II a réaffirmé à ce propos : " Afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22, 32), que l'Eglise n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église. " (Jean-Paul II, " Sur l’ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes. Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis " La Documentation Catholique, 19 juin 1994, n° 2096, p.551).